Aya Cheddadi nous a offert une œuvre totalement surprenante marquée par une étonnante diversité que ce soit sur le point de vue thématique, culturel ou stylistique. Il s’agit tout bonnement d’un voyage entre l’Orient et le Nihon, entre le traditionnel et le moderne, entre l’intériorité et l’extériorité d’une auteure en symbiose avec le Monde. Œuvre qui interroge la finitude, elle pose des questions existentielles et nous rappelle notre nature de mortelle. Paradoxalement, ceci rattache le lecteur à cet instinct vital puisqu’elle y célèbre les mots, la nature et la vie. Ainsi, ces poésies irradient une véritable énergie s’incarnant dans de nombreuses prosodies, tout en préservant une somptueuse légèreté et humilité. A ceci s’ajoute un désir de s’exprimer sur les conflits contemporains tels que les kamikazes dans l’Image du corps. Ainsi, le Carte Diem vous présente sa sélection :
Ecouter battre le cœur-machine
Ecoutez battre le cœur-machine
Son Vaudou son électro je vole
Vautour dans le ciel déployé
Vaudou gnaoua sans paroles
Mon cœur dans les serres du vautour
La lumière tremble
Son électro en barcarolle
Le vautour a digéré mon cœur
Le rayon vert illuminé de l’espace
Le cœur-machine bat encore
Dans le vert des aurores boréales
Où planent d’autres charognards
De cœur en cœur de ciel en ciel
Je renais à chaque pulsation
Du cœur-machine
Ecouter battre le cœur-machine, Ondes radio, Tunis Marine
L’œuvre posthume d’Aya Cheddadi, Tunis Marine n’est en réalité qu’une clef pour atteindre cette intériorité, l’intériorité d’une conscience en totale effervescence. Il ne s’agit pas cette fois-ci de lire de la poésie, il s’agit de la vivre à travers un regard nouveau au monde et à l’existence même. Aya Cheddadi demeurera immortelle à l’aide de cette voix qui résonnera dans l’univers, espère le Carte Diem…
Sidi Baba Ghita 1ere S4