Ces dernières années, les mouvements de violence suite aux matchs de football dans les grandes villes du royaume se font de plus en plus nombreux et commencent à inquiéter la population et les autorités publiques.
Ce phénomène est appelé dans le jargon médiatique le hooliganisme. En fait celui-ci est un phénomène nouveau au Maroc car en effet, dans le passé nul n’a entendu parler des scènes de violence à l’issue des matchs de football.
Il est connu en Europe, notamment en Angleterre et dans quelques pays d’Europe de l’Est, où il y eut des affrontements entre des supporters rivaux, qui se sont soldés par des victimes. Cela a poussé les pouvoirs publics à durcir la législation contre les auteurs des actes de violence dans les stades.
De même, les clubs et les associations des supporters ont amélioré les conditions d’accès au stade et parallèlement à cela les associations de supporters ont mis en place des campagnes de sensibilisation dans les rangs des supporters afin qu’ils ne soient pas en contradiction avec la loi, devenue très stricte à l’égard des fauteurs de trouble. Ces mesures ont éradiqué ce fléau bien que des actes de violences soient encore enregistrés mais à moindre échelle.
Regarder un match de football dans les stades du Maroc est une aventure dont les conséquences sont périlleuses. En effet, à chaque rendez-vous de derby, à Rabat et à Casablanca, les pouvoirs publics et les autorités locales sont sur la défensive, et mobilisent un effectif de forces de l’ordre impressionnant afin de limiter les débordements, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des stades.
Malgré cette forte mobilisation, nous avons malheureusement constaté des scènes de vandalisme, touchant à la fois les biens privés et les biens publics (pillage des boutiques, incendies de voitures, vols…). Ces scènes de violence entraînent évidemment des morts dans le rang des supporters marocains et aussi parmi quelques riverains.
Qui sont ces individus ?
Tout d’abord, la tranche d’âge de ces fauteurs de trouble montre que ce sont des mineurs, dont le niveau d’éducation est très limité, ils sont issus de quartiers défavorisés, où l’encadrement des jeunes est inexistant (manque de maisons de jeunes, terrains de sports, activités de loisir…).
Ce manque d’encadrement entraîne une forme de vengeance de la part de ces jeunes à l’égard de la société, cette vengeance se traduit par des actes de violence, des injures…
Ajouter à cela, le phénomène de hooliganisme s’est accentué par le fait que ces mineurs sont souvent sous l’effet des psychotropes, vendus à bon marché au Maroc.
On a cru que la constitution des associations sportives, connues sous l’appellation de «Ultras» serait en mesure de canaliser la foule et de rendre nos gradins plus agréables pour voir les matchs de foots en famille, ou entre amis, mais malheureusement ces associations n’ont fait qu’aggraver la chose par des défilés et des slogans à vocation guerrière, ce qui a poussé les pouvoirs publics à dissoudre ces associations.
Il n’y a malheureusement pas de solution magique, si ce n’est celle d’insister sur l’encadrement de la jeunesse des quartiers défavorisés par le biais de création de maisons de jeunes, dont le but serait de leur enseigner prioritairement, les règles de vie en communauté.
Hiba Rezzouk 1ES2