La COP22 ou « conference of parties » a été organisé cette année, pour sa 22ème édition à Marrakech du 7 au 18 novembre. Grand événement au Maroc, nous en avons entendu parler de tout côté une longue période durant. Que ce soit dans les journaux télévisés, les radios, sur les affiches, on nous a rabattu les oreilles à coup de chansons et de messages portés sur l’écologie.
Qui ne connait pas la fameuse hymne de la COP22 passée en boucle sur les radios et à la télévision ?
Bien-sûr, toute cette sensibilisation est positive, le message porté l’est aussi, mais après avoir dépensé tant d’argent, après avoir accueilli tant de monde lors une conférence à l’envergure plus qu’importante, quelle leçon les marocains en tirent-ils ? La sensibilisation était-elle bénéfique ? Ou sans impact ?
Puisque les images parlent plus que les mots, je tenterais de vous répondre à travers ces quelques photos prises pendant mon voyage à Marrakech lors des vacances de Noël et du Nouvel an.
C’est cette vision qui m’a poussée à écrire cet article ; toute la rue était parsemée de déchets, mais c’est cette poubelle qui m’a le plus percutée et surtout indignée.
J’ai halluciné devant l’ironie de la situation : des vélibs qui permettent de lutter contre la pollution et marquent ainsi un pas en avant vers le développement durable et l’écologie se trouvent à proximité de poubelles qui débordent de déchets. Pourtant l’utilisation des vélibs restent un point positif pour Marrakech. Étonnée de voir qu’ils étaient plus un décor pour la ville qu’un moyen de transport, je me suis renseignée. J’ai appris que pour une journée d’utilisation, le prix de location d’un vélib n’est pas moins de 50 Dhs : prix bien trop élevé pour une grande majorité des marrakchis, ce qui explique ainsi la faible, voire très faible utilisation des moyens de transports écologiques.
Après être allée au quartier Gueliz, je me suis rendue à la médina Jemaa El Fnaa, patrimoine mondial et autre grande attraction touristique. Cette fois, ce n’est pas la saleté des rues qui m’a outrée mais le nombre de motos qui est supérieur au nombre de piétons.
Un parking de motos à Jemaa El Fna
Les images parlent d’elles-mêmes, je me passerais de commentaire…
Un aperçu des étroites ruelles de Jemaa El Fnaa pleines de motos
Jamais je n’avais vu autant de motos dans un espace aussi réduit. La nuisance était telle que la promenade normalement agréable n’était plus que bruits, fumée de pots d’échappements et peur de se faire effleurer ou même écraser par les engins. On peut parler de sens en éveil, mais pas dans le sens positif.
Une pompe à essence pour moto au beau milieu de Jemaa El Fna
Bien que je ne me fasse pas d’illusions, j’espère que le fait de voir de ses propres yeux la ville dans cet état, alors que quelques mois plutôt a eu lieu la COP22, événement d’envergure internationale, permettra de changer les choses, de pousser les gens à agir. Comprendre que la COP22 est un beau projet n’est pas suffisant, il faudrait aussi que les efforts ne soient pas seulement accentués du 7 au 18 novembre mais que cette bonne initiative perdure tout au long de l’année. En conséquence, il est important de sensibiliser et d’éduquer les citoyens et il est urgent aussi que chacun comprenne qu’il est nécessaire d’agir chacun à son échelle.
Rhita Bouabid