"Un brillant avenir"…? Catherine Cusset

L’auteure, Catherine Cusset, née à Paris en 1963, est une écrivaine française et ancienne élève de l’Ecole Normale Supérieure de Paris. Elle vit depuis une vingtaine d’année aux Etats-Unis et a enseigné la littérature française du XVIIIème siècle à l’Université Yale de 1991 à 2002. Elle est l’auteure de douze romans parus chez Gallimard dont Un brillant avenir (2008) ou encore Une éducation catholique (2014)…
Son roman Un Brillant avenir est parmi les plus grands succès de l’auteure. En effet, il a été sélectionné pour le prix Médicis (prix littéraire français fondé en 1958) et a reçu le prix Goncourt des lycéens (également prix littéraire français dont le jury est constitué d’environ 2000 élèves).
Le roman raconte l’histoire d’Helen, américaine d’origine roumaine, et son “brillant” parcours aux Etats-Unis. Arrivée à la retraite, Helen se rend compte que sa vie est de plus en plus difficile. Elle doit faire face à la maladie et à la dépression de son mari, aux études de son fils, Alexandru, afin de lui construire à son tour un “brillant avenir”, au mariage de ce dernier avec une française, Marie, et enfin à la solitude…
Pour mieux comprendre comment elle en est arrivé à cette situation, Catherine Cusset introduit au milieu de son récit des analepses retraçant l’histoire d’Helen en Roumanie. A l’origine Helen s’appellait Elena, prénom roumain qui était également le nom de la femme du terrible dictateur Nicolae Ceausescu, Une femme prétentieuse et passant pour une scientifique émérite. Son prénom a finalement été changé par le prénom d’Helen, beaucoup plus “américain” et pour rompre avec son passé… Elena, originaire de Bessarabie, vivait avec sa grand-mère et ses parents, à Bucarest dans les années cinquante, mais elle doute de ses liens de parenté. Au fil de l’histoire nous découvrons la ville européenne de Bucarest surnommé “le petit Paris”, avec ses théâtres, ses opéras, ses parcs (dont le Parc Cișmigiu), ses musées et enfin les noms de ses rues comme Batistei, Toamnei, Vasile Lascar, Popa Petre… Elena était une jeune fille sage, charmante, studieuse (ayant intégré l’École polytechnique de Bucarest), jusqu’au jour où elle rencontre, Jacob un juif roumain, qui deviendra par la suite son mari. Mais les parents d’Elena le rejetterons en raison de ses origines juives et par crainte de voir leur fille s’installer avec lui en Israël, ce pays selon eux si chaud et si lointain où elle se sentirait isolée. Arrivée aux Etats-Unis après s’être mariée avec Jacob et avoir fui sa vie difficile en Roumanie, Helen reproduira le même scénario avec son fils.  Alexandru, son fils unique, va se marier avec une française, Marie, qui selon Helen est “égoïste” et” arrogante” et l’entraînera en France, ce pays “fermé et élitiste”.
Catherine Cusset dans ce roman jongle habilement avec l’espace et le temps. A travers le parcours d’Helen vers un “brillant avenir” pour son fils,  l’auteure met en scène avec un réalisme historique la dictature de Ceausescu et sa chute, le conflit israélo-palestinien et l’Amérique des exilés. L’auteure montre bien que le “Brillant avenir” tant rêvé par Helen n’existe pas : elle devra désormais accepter son destin, qui est la solitude, dans le quartier de Manhattan…..
 

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