C’est une soif de justice qui a donné naissance à Moussaouat, mouvement de lutte pour l’égalité des genres. Les objectifs de la campagne d’éducation sont pourtant simples : l’équité des chances et des droits dans tous les domaines, la destruction des clichés traditionnels et le changement des mentalités. Si tout cela peut vous sembler acquis à vous, lycéen cartésien issu de la crème de la crème de la société marocaine, sachez que c’est loin d’être le cas une fois le seuil du lycée franchi.
La révolte face à l’injustice est une valeur inscrite dans les gènes humains. Comment rester impassible face aux inégalités devant l’éducation, les salaires, la justice, l’accès au pouvoir ou la répartition des tâches au sein de la famille ? Comment expliquer à un garçon qui a perdu sa mère que “les hommes ne pleurent pas”? Comment expliquer à une enfant qu’elle ne pourra pas devenir astronaute parce que sa place est à la maison ? Ces questions ne devraient pas se poser. Pourquoi même y penser quand on peut se battre ? C’est ce qui a poussé un certain nombre de lycéens à se mobiliser et à unir leurs efforts pour, quitte à bouleverser les codes de la société marocaine, mettre fin à ces abus. Moussaouat est né.
L’action que mène Moussaouat pour l’instant est principalement éducative. Le compte Instagram du mouvement (@moussaouat2020) présente l’étendue des inégalités hommes / femmes à travers la publication de slogans marquants et mémorables. Il encourage par ailleurs le public à réagir et à s’exprimer sur ce sujet souvent perçu comme tabou dans la société marocaine. Moussaouat a bien conscience que, pour changer réellement les choses, son impact devra dépasser les murs du lycée, et c’est pourquoi les publications sont parfois traduites en arabe dialectal, ou darija.
Vous l’aurez compris, Moussaouat défend / prône l’égalité des salaires, le partage équitable des tâches ménagères, la fin du harcèlement de rue et toutes les formes de violences qui ciblent un genre spécifique. Le tout en changeant les mentalités et en touchant un maximum de personnes. Les membres de Moussaouat définissent leurs idées “commes des “virus” (de gentils virus !) que vous devez propager chez un maximum de personnes.”
Mais que serait Moussaouat sans ses militants ? Sans ses petites mains volontaires (content ?) qui travaillent dans l’ombre ? C’est bien évidemment grâce à vous que la campagne existe. Comme le dit si bien la page Instagram du mouvement, “Soyez les leaders de vos propres révolutions.” Cet élan d’indignation et cette quête de justice au plus profond de chacun d’entre nous sont unifiés par Moussaouat, comme les maquisards par De Gaulle. Rejoignez le mouvement !
Selma Mazioud
Source des images : transmises par les membres de Moussaouat