Catalyseur des pensées: série d’articles signés Tasnim sur Carte Diem qui ont pour objectif de faire surgir des questionnements chez le lecteur, de le pousser à l’esprit critique et au développement de sa pensée. Elle vous apportera des éléments de réponse mais pas tous et attisera votre curiosité pour vous permettre de vous informer et de vous forger vos propres opinions.
“L’enfer, c’est les autres” est une citation de Jean-Paul Sartre et qu’on retrouve dans sa pièce de théâtre “Huis clos”. En effet, l’expression ne nous a pas été étrangère durant le parcours scolaire de chacun d’entre nous. Cependant, il s’agit dans cet article d’explorer la véracité et les limites de cette citation.
Tout d’abord, il s’impose à nous de l’expliquer selon l’entente générale que l’on en a: on comprend bien que cette citation implique l’incapacité de l’individu à se soustraire au jugement d’autrui. Si je vous dis Enfer, vous entendez systématiquement son antonyme : le Paradis. Ainsi, la capacité à émettre un jugement exempt du regard d’autrui représenterait-elle un Paradis? Est-ce atteignable? Une tentative de réponse qui apporte de nouvelles questions, voici à ce que nous condamne Sartre.
D’un autre côté, cette citation nous renvoie inévitablement à l’effet miroir auxquels se sont consacrés plusieurs psychologues et philosophes. L’effet miroir permet d’apprendre sur soi grâce à ceux qui nous entourent. Et plus particulièrement ceux qui nous contrarient ou que nous critiquons. C’est le principe même de la projection. Effectivement, c’est un mécanisme psychologique de défense qui nous fait attribuer aux autres des sentiments, intentions, pensées que nous jugeons inacceptables. Mécanisme de défense ou de négation, car nous ne voulons pas voir que c’est aussi présent chez nous…
Tasnim Mimoun
Jean-Pierre Dalbéra, Le penseur de la Porte de l’Enfer (musée Rodin)