Encore une triste affaire sur un amour innocent dénoncé et jugé : vous l’avez probablement vu ou entendu, le 28 octobre, deux jeunes filles de 16 et 17 ans ont été arrêtées dans la ville de Marrakech. Non pour un vol ni pour un viol ou même pour un meurtre, mais pour s’être embrassées, sur le toit d’une maison. Le motif de leur arrestation, c’est l’homosexualité. Elles ont été jugées vendredi 25 novembre pour avoir enfreint l’article 489 du code pénal qui criminalise les « actes licencieux ou contre nature avec un individu du même sexe ». Depuis quand, embrasser une personne du même sexe est-il considéré comme étant aussi ou plus grave qu’un homicide involontaire ?
Risquer six mois à trois ans de prison… pour un baiser ? Malheureusement, leur cas est loin d’être exceptionnel. Le Maroc est aujourd’hui un pays conservateur, tiraillé entre religion et évolution. Il est vrai qu’on ne peut blâmer la justice pour avoir fait son travail : en exposant les deux jeunes filles, la police n’a fait que respecter les lois. Et c’est justement ces lois que l’on doit remettre en question.
A cause de lynchages, d’humiliations et de violences, les homosexuels marocains se cachent, ne se sentent pas en sécurité dans leurs propre pays. Ils se cachent pourquoi ? Pour vivre tout simplement. Pourquoi ne pas accepter tout le monde ? La religion n’a jamais imposé à personne de haïr son prochain pour ses différences. C’est l’éducation et le manque de tolérance qui pose problème.
Nous, marocains, devons apprendre à nous accepter mutuellement et surtout à nous aimer les uns les autres.
Quant aux deux jeunes filles, elles devaient être jugées le 3 novembre. L’attente aura duré plusieurs semaines puisque ce n’est que le 9 décembre que la cour s’est prononcée. Grâce aux avocats et aux associations qui leur sont venus en aide, la justice ne les a pas condamnées.
C’est une fin heureuse… mais combien ne le sont pas ?
Sources: http://www.huffpostmaghreb.com/2016/11/02/filles-marrakech-homosexu_n_12766132.html http://fr.le360.ma/societe/marrakech-les-deux-jeunes-filles-accusees-dhomosexualite-innocentees-98981
Rhita Bouabid