« Gémir sur un malheureux passé, c’est le plus sûr moyen d’en attirer un autre. »
William Shakespeare
Le bonheur est-il réellement le but de l’existence ? Pour être heureux ne pouvons-nous pas simplement avoir des projets pour le lendemain, le surlendemain et ainsi de suite ?
Le bonheur est-il atteint simplement en se focalisant sur le présent ?
Hajar Bennis
Déjà, qu’est ce que le temps ? Personne n’est capable de l’expliquer facilement et brièvement. Pourtant, nous vivons tous dans le même temps, mais nous le vivons différemment. Nous avons conscience de vivre dans le temps. Nous pouvons vivre au jour le jour sans penser aux conséquences de nos actes mais nous pouvons vivre également dans le futur ! Est-ce réellement vivre ? Si nous vivons essentiellement ou sans interruption dans le futur pouvons-nous être heureux ? Cependant, nous pouvons également accepter notre vie telle qu’elle est. Se réjouir de notre santé, nos amis, notre quotidien, vivre en tant que épicurien, appliquer le Carpe Diem à la lettre. Si nous vivons dans le futur sans cesse, nous ne vivons pas, nous programmons nos instants de bonheur qui ne se réaliseront jamais puisque le jour J et l’heure H nous serons dans le futur à penser déjà au prochain moment de bonheur. Cependant, à quel temps vivons-nous si le passé n’existe plus et que le futur n’existe pas ?
Vivons- nous réellement si nous nous accrochons au souvenir ? Sommes-nous heureux si les fantômes du passés nous regagnent ?
Je pense que vivre dans le bonheur n’a pas de réel sens puisque le bonheur varie d’individus à autrui. Le bonheur c’est vivre avec un sourire étiré jusqu’aux oreilles et scotché sur notre visage ?
Je pense, personnellement, qu’il faut garder en mémoire le passé. Ne jamais l’oublier mais ne pas passer son temps à se morfondre, à verser toutes les larmes de notre corps ni passer son temps à regretter ses actes ou au contraire ses “non-actes”. Il faut vivre dans le présent certes mais également garder un oeil sur le futur. Ne pas agir sans conséquences. Il faut également parfois prendre du temps pour souffler, baisser ses épaules et prendre le temps de planifier de temps en temps pour ne pas se perdre. Le monde est hypocrite certes, la société à deux faces mais c’est à double tranchant. Il faut vivre le moment présent, profiter de chacune des secondes qui passe, c’est peut-être la dernière.
Mais peut-être pas. Vivre au présent n’est pas une obligation mais plutôt une nécessité pour parvenir à vivre en communauté, pour que nous soyons tous coordonnés. Il ne faut pas non plus agir et se dire que ça n’a plus la moindre importance puisqu’il s’agira du passé. Parfois, la seule pensée nous rend heureux. Mais la chute lors du retour à la réalité peut être douloureuse. Donc ces moments de bonheur par la pensée sont-ils bénéfiques ou au contraire sommes-nous plus malheureux après ? Mais est-ce que être heureux c’est penser et se réjouir du malheur des autres ?
En regardant le journal télévisé ou en lisant les journaux qui relatent des faits divers plus horribles les uns que les autres, par exemple : des catastrophes naturelles, des agressions, des cambriolages… on réalise parfois qu’on est heureux de ne pas avoir à vivre ces évènements désagréables, mais nous pouvons compatir au malheur des autres.
Comment vis-tu ? Es-tu heureux ? Penses-tu souvent au passé ou trop à l’avenir ?
“ Aujourd’hui est un jour que tu ne vivras plus jamais. ”
Charles Baudelaire
[Charles Baudelaire, écrivain du XIXème siècle, explique, dans son poème en prose ‘la chambre double’, que suite à une prise de laudanum, une drogue, il atteint son idéal féminin dans une chambre paradisiaque et il est heureux, mais quand la substance ne fait plus effet, le retour dans son taudis de crasse et de puanteur le rend très malheureux.]