Le journaliste et essayiste Hicham Houdaifa a enquêté sur la précarité dans laquelle vivent les femmes dans les régions marginalisées du Maroc. Son livre, “Dos de femme, dos de mulet, les oubliées du Maroc profond”, est le porte-parole de ces Marocaines vivant dans des conditions inimaginables.
De septembre 2014 à janvier 2015, Hicham Houdaifa a mené un travail d’investigation rigoureux, sur le terrain et dans les associations comme l’AMDH, Association marocaine des droits humains. Il a surtout interrogé les principales concernées : des dizaines de femmes victimes.
Ses huit enquêtes ont été réalisées dans les couronnes périurbaines des grandes villes, comme Casablanca, ou en milieu rural, comme à Mibladen. Le livre ne laisse aucun sujet sur le bord de la route, en dénonçant systématiquement les tortures physiques et mentales, les exploitations économiques et sexuelles, mariages (souvent arrangés) de mineur.e.s, déscolarisation quasi automatique (à cause de la distance à parcourir ou le manque d’argent), et la prostitution.
Ce livre inaugure la collection Enquêtes des Éditions En toutes Lettres, que dirige Hicham Houdaifa. Les principales raisons de cette initiative sont l’engagement et l’empathie de l’essayiste : « C’est un sujet qui s’imposait », nous explique-t-il. « Il y a encore beaucoup trop d’injustices envers les femmes dans ce pays. Mais les situations de précarité ne manquent pas au Maroc ». Il continue ses recherches et fait souvent appel à d’autres journalistes pour poursuivre le chemin, avec un seul objectif en tête : « l’idée de dénoncer ces injustices. »
Soukayna Abdouni