L’adolescence, qui selon l’OMS, se situe entre 10 et 19 ans est une période formatrice et charnière. Durant celle-ci, la jeune personne se découvre, se cherche et essaye de se définir selon la personne qu’elle veut devenir ce qui peut s’avérer être très dur quand on n’a pas les outils et que la pression des dogmes sociétaux se fait ressentir. Mais concrètement, vivre son adolescence quand on est une fille est-ce plus dur que la vivre quand on est un garçon?
Pour commencer, l’adolescence est ce qu’on peut qualifier pour le moins de bouleversant. On doit faire face aux changements de nos corps, de nos esprits mais aussi faire face au changement du regard que les autres portent sur nous. Quand on est enfant, les choses sont plus simplement pardonnées, on ne nous en tient pas rigueur, si on dit ce que l’on pense ou si on agit bêtement pour s’amuser. Cependant, quand on grandit et qu’on transitionne vers l’âge adulte, on commence à être écouté, on est considéré, on commence à exister; Et exister aux yeux des autres, parfois, c’est pas si facile que ça. Exister, dans la société actuelle, c’est comme céder une part de liberté au monde que l’on avait acquise quand on était enfant. Et c’est à ce moment-là qu’entre en vigueur l’expression: « Réfléchis avant d’agir!” La vie, aussi incroyablement belle qu’elle puisse être restera toujours une série d’épreuves. Être adolescente en fait partie. Alors quand on est adolescent mais qu’en plus on est une fille, comment ça se passe? Et bien je pense que la réponse est implicitement évidente. Quand on est adolescente, on doit faire face aux remarques désobligeantes sur nos corps, aux regards insistants dans la rue, aux discriminations, on fait la plaisante découverte de la différenciation genrée, des moqueries, des règles que l’on nous impose, des codes vestimentaires, de la façon dont on doit se comporter et la liste est longue. Quand réellement, on demande juste à vivre et à profiter de notre jeunesse. Le monde est assurément en perpétuel changement et des milliers de mouvements se battent pour les droits des femmes, mais nous, pourquoi on nous oublie? On se retrouve alors coincé entre deux catégories et les seules qui peuvent nous aider c’est nous même. Alors, quand “nos potes mecs” se font des fifas et vivent leur “best life” nous on se prend dans la figure des remarques dont on n’avait pas besoin (bien sûr, j’en ai fait une image assez caricaturale mais elle n’en reste pas fondamentalement moins réelle). Au final, même si c’est plus dur, j’en suis sûre, dans notre société actuelle, d’être une adolescente plutôt qu’un adolescent. Cela nous permet de nous endurcir, de découvrir plus tôt la réalité parfois misogyne de ce monde et surtout de se battre pour nos droits, nos intérêts et changer à notre échelle ce qui peut l’être. Le plus important, en vérité, c’est de parler et répondre quand il le faut; parce que ne pas s’imposer c’est laisser l’opportunité aux autres de nous marcher dessus et de nous obliger à nous conformer à leurs idéaux qui peuvent être stupides et stéréotypés. Enfin, j’aimerai terminer mon article sur cette citation de Michelle Obama, femme contemporaine, qui je le pense, illustre assez bien l’un des messages de mon écrit : “« Faites ce qui vous convient, car il y aura toujours quelqu’un qui n’est pas d’accord. »
Kettani Mya 1°15