Dans notre ère du numérique, les réseaux sociaux sont devenus un outil qui non seulement nous rassemble tous et nous garde informés de tous types d’infos, mais nous offre aussi un espace où nos paroles et opinions sont entendues et mises sur un même pied d’égalité. Toutefois, cette liberté d’expression, en plus de l’accès rapide à tout type d’informations, peut créer un phénomène dévastateur, la cancel culture. 3°1 EL HABBAB Anas
Si vous êtes sur les réseaux sociaux, et surtout sur Twitter, alors vous avez probablement vu passer des hashtags où vous pouviez lire “#untelisoverparty” ou bien des “#endmachinchouette”. Ce genre de hashtags est la marque d’un phénomène des réseaux sociaux, la cancel culture.
Mais la cancel culture, kézako au juste ? Eh bien, il s’agit d’une pratique très présente sur les réseaux sociaux qui consiste à dénoncer publiquement un comportement ou une personne ayant un comportement problématique, en vue de les ostraciser. Ce phénomène a déjà envahi les réseaux sociaux multiples fois (quoiqu’il soit aussi présent dans la vie en dehors de l’écran), et s’y est souvent déchaîné d’une violence sans précédent. A première vue,cette culture semble n’être que bénéfique ; mais la cancel culture est-elle véritablement une pratique bénigne,ou est-elle un dangereux phénomène capable de détruire à tort des carrières et des réputations ?
La cancel culture, un outil pour dénoncer les comportements problématiques
Comme expliqué plus haut dans cet article, la cancel culture cherche à dénoncer des comportements problématiques. Le mouvement #Metoo est un parfait exemple de cette aspect de la cacel culture ; en permettant aux femmes victimes de violence ou de harcèlement sexuel de s’exprimer librement là-dessus et de dénoncer ces pratiques horribles, la cancel culture permet donc de sensibiliser et de mieux dénoncer et traiter ces problèmes.
Un autre exemple de la cancel culture utilisée pour dénoncer une personne aux De son vrai nom Daniel Hernandez, il avait déjà eu un casier judiciaire assez rempli avant de débuter sa carrière de rappeur ; trafic de marijuana (cannabis) et d’héroïne, association à des des gangs ultra-violents de New York tels que les Nine Trey Gangsters, avec qui il a trafiqué de la drogue, commis des vols à main armée, des fusillades et des rackets, sans oublier une récidive de détournement (et viol) de la comportements problématiques est le cas du rappeur méxico-américain 6six9nine. même mineure, en 2015 puis en 2020. Naturellement, la cancel culture n’y est pas allée de main morte sur lui ; les insultes, propos haineux et #6six9nineisoverparty fleurissaient partout ! On peut donc dire que la cancel culture a réussi à dénoncer un bon chapelet de comportements problématiques .
La cancel culture, une machine impitoyable
Pourtant, la cancel culture n’est pas une pratique juste au service de la justice ; elle peut aussi être un monstre impitoyable qui ne cherche plus à pardonner ni à écouter s’il est caressé à rebrousse-poil. Parmi les nombreux exemples que l’on peutciter, on trouve deux artistes merveilleuses, un groupe de country féminin et une auteure-compositrice-interprète de génie ; les Dixie Chicks et Taylor Swift.
Commençons tout d’abord par les Dixie Chicks. Entre 2003 et 2005, le groupe féminin originaire du Texas connut un boycott et des critiques incessantes à cause d’une déclaration contre l’intervention des Etats-Unis en Irak (cette intervention a d’ailleurs commencé une des nombreuses guerres en Irak), en disant dans un concert à Londres : “Juste pour que vous sachiez, nous sommes du bon côté comme vous. Nous ne voulons pas de cette guerre ni de cette violence, et nous avons honte que notre président soit du Texas.” Bien sûr, ces paroles ont suscité une large partie de l’auditoire américain d’être offensé face à ce manque de respect envers le président George W. Bush, et l’audimat américain a donc commencé un boycott anti-Dixie Chicks, quoique l’on puisse admettre que ce sont elles qui sont dans le vrai, ce qui montre un côté fort de la cancel culture, puisqu’elle influait même avant les réseaux sociaux, mais aussi un côté biaisé de cette même cancel culture.
A présent, il est temps de parler du fameux cas Taylor Swift. Si vous avez été sur les réseaux sociaux à partir de 2015-2016, alors vous avez sûrement entendu parler de l’appel téléphonique avec Kanye West. Lors de cet appel, Taylor Swift semblait avoir clairement donné son accord et ne pas avoir été dérangée par le fait qu’elle soit traitée, entre autres, de “bitch” (“pute”) par Kanye. Toutefois, Swift avait envoyé un Tweet selon lequel elle n’avait pas donné son accord par rapport à l’utilisation de ces termes dérogatoires. S’en est suivi alors une haine impitoyable contre Taylor ; une haine tellement forte qu’elle a poussé Taylor a fermer tous ses comptes dans tous types de réseaux sociaux, et à passer une année isolée de tout le monde. D’après le documentaire Miss Americana sur Netflix, Taylor avait passé la pire année de sa vie lors de son isolement ; tellement qu’elle avait failli abandonner pour de bon la scène de la musique. Heureusement, elle est revenue à la popularité grâce à son album Reputation et, en mai 2020, son innocence a enfin été prouvée. Toutefois, une question mérite d’être soulevée : Est-il vraiment juste que la cancel culture s’acharne tellement sur une innocente, sans vouloir même se remettre en question ?
En somme, la cancel culture a deux visages ; un qui dénonce réellement les comportements et personnes problématiques (comme pour le mouvement #Metoo et le cancel de 6six9nine), mais aussi un côté qui discrimine certaines personnes sans remords et sans remise en question (comme c’est le cas pour les Dixie Chicks et Taylor Swift).
Anas El Habbab