Ode au soupirant

Sans même vous voir, vous observer, vous effleurer,
Le beau crépuscule et la rosée du matin
Sont insignifiants face à vous qui torturez
Mes pauvres esprits moroses et très incertains
De la façon dont mon cœur frêle se déchaîne,
Celle dont la chaleur brûlante m’envahit,
Je calcine plus qu’une flamme, qu’un incendie,
Mon visage rougit profitant de l’aubaine,
Me trahissant ainsi tel un enfant surprit
En flagrant délit, ma voix se resserre ainsi,
Ma verve s’égare, mes pupilles se dilatent,
Mes membres s’agitent et mes mains deviennent moites,
Je perds tout contrôle et je perds toute pensée,
Malheur ! Que m’avais-vous donc fait ? Ensorcelé ?
Pour votre doux bonheur je me sacrifierais,
Que je préfèrerais mourir sans hésiter !
Plutôt que de subir votre funèbre perte !
Mon infini éphémère deuil, inerte
Sera mon amour, ardentes mes supplices
Oh ! Tant de tourments me porteront préjudice !
Mais allégresse, béatitude, félicité,
Je ressens en ta présence, ta proximité.
Ta somptuosité me rend ivre, m’éblouie,
Ta peau de soie pâle et rosée m’émerveille,
Ton odeur simplement passionnante m’appelle.
La bonté même te prend comme modèle !
Tu embaumes mes poumons, tu peux m’asphyxier,
Ton originalité et banalité
M’intriguent car il faut t’épier pour te trouver.
Par périodes ton humeur peut se chambouler
Et brusquement tu peux te métamorphoser !
Ta perfection est si invisible à nombreux,
Cependant, tu vis en harmonie avec ceux
Qui ouvrent les yeux comme moi pour t’admirer !
Jamais je n’oserais te porter préjudice,
Ceux qui le pourraient endurent du désarroi.
Tragiquement, mon sort serait un abysse
Tu es signe de vie mais tu me l’octroie.
Je suis condamnée à ton âpre servitude,
Pourquoi donc es-tu le martyre de mes pensées ?
Or de la nature, digne muse de ses arts,
T’aimer est un euphémisme, mon amandier…

Lahfidi Maria

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